Né à Orléans en 1768, prêtre de Saint-Sulpice. faudrait-il ou non distinguer les missionnaires qui ont bien travaille pendant la colonisation ? Pas un pouce de territoire ne reste autonome. ». Il obtient un laissez-passer, mais meurt avant d'avoir atteint son but. Des ignominies, il y en eut pourtant : massacres, rébellions noyées dans le sang, déplacements de population, travaux forcés (au Congo et en Namibie notamment). Les frontières sont tracées au cordeau, souvent sans préoccupation des langues et des ethnies, qu’elles partagent ou réunissent artificiellement. ils manquèrent parfois de sensibilité à l’égard des valeurs africaines. Or, durant toute cette période, les Réformateurs et leurs successeurs, accaparés par l’édification du protestantisme en Europe, ne portèrent quasiment aucune attention aux populations d’outre-mer non évangélisées. Mais sous l’impulsion de la Renaissance, dès le milieu du XVème et surtout au XVIème siècle, les arts, la philosophie, les sciences et les techniques font des progrès spectaculaires. 16h00 Jacques Weber (Nantes), Les rapports entre les pouvoirs et les missions dans les établissements français de l’Inde de la Restauration au Second Empire. Métropole: Puissance qui a fondé la colonie et qui la domine. L’équipe missionnaire qui le rejoignit dut s’établir à Serampore, petite enclave danoise proche de Calcutta. De plus, les missionnaires ne pouvaient pas se dépouiller, en traversant les mers, de la culture dans laquelle ils étaient nés et qui avait façonné leur personne consciente et inconsciente. » Les pionniers missionnaires du xviiie siècle et de la première moitié du xixe, influencés par le piétisme, attendaient le royaume de Dieu dont ils étaient « citoyens », avant d’être citoyens de leur patrie terrestre. En 1906 déjà, un missionnaire protestant à Madagascar, qui se plaignait de la fermeture des écoles protestantes auprès du Dr Augagneur, gouverneur général français, s’est vu ainsi répliquer par celui-ci : « Ce que nous voulons, ce sont des indigènes préparés à être de la main-d’œuvre. Son successeur assouplit la règle pour allonger la durée de vie des pères. D’ailleurs, durant presque tout le premier millénaire, le christianisme a été majoritairement non occidental, et la Mission n’a pas été le fait des Européens. Les, s protestants voulaient commercer, et le souci de l’évangélisation des peuples était pratiquement absent. Les séminaires sont vidés à la Révolution française et la Terreur s'impose, notamment contre l'Église. Ce n’est pas un hasard si l’on compte parmi ces pionniers, le fait est bien connu, nombre de précurseurs de l’anthropologie et de la linguistique. Les bouleversements issus de l’évangélisation et de la colonisation. Il n'y a plus de persécutions à proprement parler, mais les missionnaires sont quand même obligés de rester dans la clandestinité. Or, ce problèmes est intimement lié à la politique coloniale. En 1876, il ne restait plus que dix mille chrétiens. On note que les Missions de type évangélique furent plus lentes à accorder l’autonomie aux, Arrivés beaucoup plus tardivement pour s’implanter plus profondément à l’intérieur du continent auprès de population. En Chine où leur pénétration avait été facilitée à la cour par leur supériorité scientifique en matière de mathématique et d'astronomie, les Jésuites, partisans d'une grande tolérance à l'égard du culte que les Chinois rendent à leurs ancêtres, se heurtèrent cependant aux Dominicains. Peu à peu, on pénétra plus à l’intérieur, pour protéger les sources d’approvisionnement, créer des voies de communication afin de favoriser l’acheminement de produits, quitte à user parfois de la manière forte pour amener la population à cultiver certaines denrées ou à livrer certains bois recherchées en Europe. ». Les débuts sont difficiles. La nationalité de ces envoyés était hors de la préoccupation des Comités de Mission. Du côté des hommes, le redémarrage missionnaire est lent, mais bénéficie du véritable engouement pour la cause missionnaire qui fait de la France, le principal foyer des missions catholiques. Consternés certes par les effets néfastes du paganisme, ils étaient en même temps convaincus de l’unité de l’espèce humaine et du caractère universel de l’Évangile. ». Jean Guennou note que beaucoup d'administrations coloniales n'ont admis en fait que les missionnaires de leur propre métropole, ce qui pouvait favoriser l'idée d'une collusion entre christianisme et colonisation. Après 1814, les nouveaux départs missionnaires sont d'abord ceux de religieuses appelées par les nouveaux évêques français d'Amérique ou des lambeaux de colonies conservées à la France après le traité de Vienne. Quant au séminaire des Missions étrangères de la rue du Bac, il ne rouvre officiellement ses portes qu'en 1815, et le redémarrage des départs en mission se fait lentement : un prêtre en 1816, deux en 1817, deux, quatre, six les années suivantes. À des escales occasionnelles dans certains ports succédèrent des comptoirs permanents. Le Père Planque, successeur de Marion-Brésillac, réussit à implanter des établissements plus durables au Dahomey à partir de 1860. siècle, ces missionnaires n’étaient plus toujours portés comme leurs prédécesseurs par des motivations allant jusqu’au sacrifice de leur vie. Ce sont des nations protestantes, Hollande et Angleterre qui tiennent la mer et qui sont devenues par conséquent les puissances européennes dominantes des contrées lointaines. Il est indéniable que les missionnaires arrivés en général avant la colonisation ont pris fait et cause pour la population quand ils la voyaient victime de l’arbitraire des occupants, même quand ces derniers étaient des compatriotes. Un tournant décisif fut pris voici 130 ans, dans les premiers jours de l’année 1885 : le Congrès de Berlin rassembla les grandes puissances européennes pour une sorte de « Yalta colonial3 ». Traduction par Elise de Luca et Jean-René Moret. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, une série d'événements va freiner l'expansion des missions, notamment en Asie. Voici en quelques mots l’évolution du processus de colonisation de ce continent : Dès le XVIème siècle, les Portugais implantèrent des comptoirs permanents – avec la présence d’un clergé missionnaire – en divers points de l’Afrique subsaharienne, notamment sur la côte orientale (Mozambique actuel) et à l’embouchure du fleuve Congo, où une Église nombreuse fut fondée, qui fut cependant éphémère en raison de l’absence d’enseignement et surtout des compromissions du clergé avec la traite des esclaves. Après le mouvement des indépendances dans l'Amérique du Sud jadis espagnole et portugaise, les congrégations d'origine française prennent souvent le relais de l'ancien clergé espagnol. Or c’est à peine quatre-vingts ans plus tard que les indépendances seront proclamées, indépendances fort relatives comme on s’en rend compte aujourd’hui. Napoléon Bonaparte a dit (sans ironie !) J.Ferry ou Leroy-Beaulieu), chez les missionnaires chrétiens comme chez les socialistes (cf. Les missionnaires profitent des progrès de la navigation pour voyager, exactement comme le font les ingénieurs, commerçants ou militaires européens, grâce notamment au percement des canaux de Suez et de Panama, et aussi, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, des progrès du chemin de fer qui s'étend non seulement en Europe, mais dans les colonies. ». La concurrence des protestants est un thème récurrent dans les correspondances des missionnaires. Chaque pays cependant est un cas particulier. | Question Suivante, Que faire de la violence de Dieu ? Carey continue d’être compté parmi les plus grands orientalistes et aujourd’hui encore, les Indiens voient en lui un père du renouveau de leur pays. L'Occident a essayé de remettre en honneur les bienfaits de la colonisation. Ainsi le redémarrage des missions sera lent au début du XIXe siècle, mais on verra apparaître un véritable engouement pour la cause missionnaire qui fera de la France la principale pourvoyeuse des missions catholiques. Les missionnaires protestants anglais devinrent indésirables dans les territoires que la France ravit à l’Angleterre ; l’administration coloniale voyait en eux la cinquième colonne de son rival britannique. Pour une large majorité d’africain chrétiens ou pas, rien que le fait d’avoir pris par à la colonisation sous-couvert d’annoncer la bonne nouvelle, montre que les missionnaires et la colons étaient les 2 faces d’une même monnaie. Vers l’année 1794, un prêtre chinois, le Père Jacques Tjyou, est envoyé en Corée. : « Un peuple ne peut être le sujet d’un autre peuple sans que soient violés les principes du droit public et naturel ». Non sans équivoque toutefois : on admirait en Livingstone l’explorateur britannique, plutôt que le missionnaire qu’il a toujours voulu rester. Cependant, c’est réellement au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que l’Eglise catholique bascule réellement en défaveur de la colonisation. D'abord établi à Okolo, le poste fut transféré en 1850 sur le Plateau mais les conditions de vie n'en furent guère améliorées : habitat souvent misérable, alimentation irrégulière et malsaine, maladies, autant d'explications des lourdes pertes … A. Les raisons de la colonisation. Sans toujours être conscients que l’occupation de pays africains par une puissance étrangère était en soi condamnable, ils y voyaient une opportunité à saisir, une « porte ouverte » pour la pénétration de l’Évangile dans les pays concernés. s ont été fondées en Asie (jusqu’en Chine) durant les premiers siècles de notre ère, grâce à des missionnaires asiatiques. Pour vivre comme les Africains, les Pères avaient adopté une règle de vie très ascétique, ce qui n'était pas forcément très bon pour la santé. Colonisation: Conquête et domination d’un territoire par un État. « Ce qui manque à notre grande industrie, ce sont les débouchés. En 1907, les effectifs de la mission comprennent : 1 évêque, 46 missionnaires français, 10 prêtres coréens, 11 sœurs françaises, 41 sœurs coréennes, 72 écoles de garçons avec 1 014 élèves, 6 écoles de filles avec 191 élèves, 2 orphelinats avec 28 garçons et 261 filles, 379 orphelins placés dans les familles, 2 pharmacies, 1 séminaire avec 22 étudiants du premier niveau et 9 étudiants en théologie, 48 églises ou chapelles, 931 paroisses chrétiennes, 63 340 baptisés et 5 503 catéchumènes en cours d’instruction. Enfin, les missionnaires dans ces contrées sont réputés avoir été des alliés inconditionnels du système colonial, cautionnant leur système d'exploitation, voire y contribuant. D’ailleurs, une collaboration étroite régnait entre Sociétés missionnaires issues de nations et de dénominations protestantes diverses. Pas plus que la plupart d’entre nous sans doute, ils étaient capables de s’extraire complètement des courants de pensée de leur époque. 15h30 débat. Il semble que le Congrès de Berlin avait sciemment fait passer certaines frontières coloniales au sein même d’ethnies considérées comme trop puissantes, afin de les affaiblir. Plus tard (en 1830), les candidats de la Mission de Paris apprirent l’arabe dans l’intention de partir en Algérie. Histoire. Dans l’Antiquité comme au Moyen Age, l’Europe a longtemps été la victime de vagues d’envahisseurs, jusqu’aux temps modernes où elle a été elle-même envahisseur et possédait déjà de nombreuses colonies, essentiellement pour le commerce. Le traité de Berlin commence par ces mots : « Au nom du Dieu Tout-Puissant. L'aspirant à la prêtrise du Kerala ou des îles Samoa doit compter quinze ans d'études avant d'être ordonné. Il s'est développé un mouvement missionnaire protestant, symbolisé par la publication en 1792 d'une. Les missionnaires ont-ils été les agents d’un impérialisme culturel, ou les témoins d’un Évangile incarné ? Il est évident qu’une proportion importante des missionnaires protestants était issue de pays dépourvus de colonies : Suisse, Suède, Norvège, Finlande. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. En 1540, la fondation de la Compagnie de Jésus, vouée à l'évangélisation du monde entier avait permis à de nombreux prêtres italiens et français de s'engager comme missionnaires aux côtés des Portugais et des Espagnols. […] Nous n’aurons accompli tous nos devoirs envers les indigènes de nos colonies que le jour lointain où nous aurons fait d’eux nos égaux dans la liberté5. | Question Suivante, Pingback: Que faire de la violence de Dieu ? Martyrs dominicains du Tonkin, béatifiés par Léon XIII en 1900. Sans doute les missionnaires de la période des pionniers au XIXe siècle étaient-ils convaincus que leur civilisation était plus apte que les autres à promouvoir le bien-être des populations, et ils la savaient redevable pour une large part à l’influence de la Bible. L'Amérique du Sud en effet était divisée en diocèses ordinaires administrés par des évêques dépendant de la couronne d'Espagne. Il faut noter aussi l'importance des congrégations masculines ou féminines savoyardes ou alsaciennes. On parlera de mission pour le fait d’apporter le même message dans des territoires où il est peu ou pas connu. rs s’y établirent plus durablement. D. Francis de Meeûs et D. R. Steenberghen, moines bénédictins de l'Abbaye de Saint-André-lez-Bruges. Le Rwanda est majoritairement catholique. Ces derniers ont porté, lentement, et parfois par des procédés honteux (par exemple Charlemagne chez les Saxons), le christianisme jusqu’au nord du continent européen, mais nullement au-delà des mers. Les missions dépendant de la France ne sont pas organisées en diocèses mais en vicariats apostoliques dépendant du Saint-Siège et considérées comme provisoires. En Europe, les gens manquaient d’informations – alors que les missionnaires se trouvaient aux premières loges pour constater les dégâts (et les dénoncer, ce qu’ils firent plus souvent qu’on ne le prétend aujourd’hui). Mais en même temps, le système de financement des missions se démocratise. Vue d’Europe, la colonisation durant son âge d’or (en gros jusqu’à la seconde guerre mondiale) n’était pas perçue comme un méfait mais comme une politique magnanime, du moins dans les discours officiels. L’Europe se considéra propriétaire légitime de l’Afrique et responsable d’y importer LA civilisation, et se répartit son territoire pour éviter rivalités et affrontements. La reine Ranavalona avait interdit l'accès de Madagascar aux étrangers, mais en 1853 trois Français avaient obtenu de fonder une société d'exploitation. – Question Suivante. Dans la même encyclique Evangelii Praecones, Pie XII indique la voie à suivre : « Et comme en de nombreux endroits la Hiérarchie Ecclésiastique est déjà normalement constituée avec des Évêques choisis parmi les habitants du lieu, il apparaît encore plus clairement que la religion de Jésus-Christ est vraiment catholique et qu'elle ne peut être considérée comme étrangère en aucun point de la terre ». Malgré ces difficultés, la mission prospère pendant cette période de vingt ans. Ces prédictions se sont rapidement avérées fausses. Par le traité de Tordesillas en 1494, le Saint-Siège confiait officiellement l'évangélisation des contrées nouvellement découvertes aux souverains portugais et espagnol dans leurs zones d'influence respectives. Le plan du directeur de la Mission anglicane évangélique Henry Venn, en 1854 déjà, visait à la triple autonomie des Églises d’Afrique (dans les domaines financier, administratif et missionnaire – les three selves). 6. Le concile Vatican II, en permettant l'abandon du latin, comme langue liturgique, a peut-être facilité le vieux dessein de la Propagande de constituer des clergés locaux, mais dans certains milieux africains, le célibat des prêtres pose problème. Au noviciat d'Alger, les règles sont draconiennes, il leur est théoriquement interdit de parler entre eux autrement qu'en arabe. Mais ils ne reprennent que tardivement en Chine la place qu'ils occupaient avant la dispersion de leur Compagnie, continuant d'abord à privilégier l'évangélisation des élites lettrées. Tantôt au contraire, on l’accuse d’avoir introduit des valeurs et des pratiques étrangères aux cultures locales, précisément en comprenant qu’on ne peut « sauver les âmes » sans intervenir aussi dans toutes sortes de domaines « terrestres » : enseignement, soins médicaux, techniques agricoles — interventions qui sont loin d’être neutres culturellement, car l’arrière-plan qui a permis leur éclosion est très différent de celui des civilisations traditionnelles non occidentales. Sans doute, le respect de la vie des plus faibles, la promotion de la femme, la possibilité d’émancipation offerte aux castes ou ethnies considérées comme inférieures ébranle certains édifices sociaux. L’évangélisation de ces îles débute avant leur colonisation, dès 1797.Elle est d’abord le fait des missionnaires protestants de la London Missionary Society (LMS) qui se répandent vers l’ouest dans le … 8 Souvenons-nous cependant de l’opinion citée plus haut du directeur de la Mission de Paris en 1906, le Pasteur Blanquis. Les États protestants voulaient commercer, et le souci de l’évangélisation des peuples était pratiquement absent. , ils se trouvèrent sensiblement en marge par rapport aux missions catholiques. Dans beaucoup de pays, des populations chrétiennes coexistent plus ou moins bien avec des populations musulmanes. La mission de ces femmes est surtout de fonder de nouvelles œuvres hospitalières et enseignantes destinées soit aux enfants des pionniers, en Amérique du Nord, soit à l'encadrement des Noirs destinés à être émancipés. En 1861, Rakoto succède à sa mère et autorise les prêtres et pasteurs à prêcher la religion chrétienne. La petite garnison française à Tourane a été encerclée et assiégée pendant deux ans. En 1492, les Espagnols envoient Christophe Colomb vers l’ouest, où, croyant rejoindre les Indes, il « découvre » l’Amérique. La question est légitime et délicate : Les Missions n’ont-elles pas été un apport important pour le colonialisme en véhiculant la culture de l’occupant et en détruisant la culture locale ancestrale ? L'enjeu du Bagdadbahn devient à ce sujet stratégique au Levant au tournant du siècle et au début du XXe siècle. Le comportement des aventuriers et des commerçants avait un effet désastreux sur les autochtones. La pensée missionnaire protestante fut marginale du temps où l’Europe, tant réformée que catholique, baignait encore dans un climat où le pouvoir politique et la religion étaient étroitement liés. Ce fut plus flagrant encore au Congo, en Angola et au Mozambique. Carey continue d’être compté parmi les plus grands orientalistes et aujourd’hui encore, les Indiens voient en lui un père du renouveau de leur pays.
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